Cap sur la Sierra Nevada

Le dimanche matin 15 septembre, nous quittons San Fransisco avec un petit pincement au cœur. Nous prenons l’autoroute en direction de la ville de Monterey quelques 100 km plus au Sud. Bien que la ville et la région aient servi au tournage des épisodes de la vieille série « Zoro », Monterey, de ce que nous en avons vu à cause de la pluie, ne ressemble pas du tout à une ancienne colonie espagnole en perdition. Nous y passons une agréable soirée dans un restaurant de la Marina ultra touristique où nous mangeons des fruits de mer pour l’anniversaire de Loraine. La digestion est plus lourde… car nous nous faisons déloger à minuit de notre spot en bord de mer par deux agents de police ! C’est le jeu…

Le lendemain, nous traversons les premières collines de la Sierra Nevada et nous profitons d’un arrêt dans une bourgade mexicaine pour contrôler nos pneus qui commencent à nous faire souci. Nous faisons donc une halte forcée puisque les pneus ne sont livrés que le lendemain. Nous en profitons pour visiter le parc national de Pinnacles que nous n’avions pas prévu de faire. Une magnifique découverte ! Le sentier pédestre nous a permis de traverser un décor incroyable, mêlant roches colorées, arbres verdoyants, couvertures végétales ultra-sèches et un véritable chaos de rochers effondrés que nous avons pu traverser en passant par une grotte. Les enfants ont adoré. Lors de cette balade, Louis a fait une rencontre qu’il n’oubliera pas de sitôt… une belle grosse mygale au milieu du chemin ! Il a fait un saut de 2m en arrière en hurlant !

Le 17 au matin, nous repartons avec des pneus neufs en direction de Sequoias National Park au cœur de la Sierra Nevada. Dans cette région, le style de route change très rapidement. Nous avons parcouru 150 km en 1h30 et les 40 derniers kilomètres en 1h ! Une route à faire vomir les plus résistants : des virages par centaines ! Au-delà de ça, la modification de la végétation est saisissante. En partant le matin, nous étions au milieu du désert et nous partions pour voir les plus gros arbres du monde dans le parc situé si près. Sur les 40 derniers kilomètres, en prenant de l’altitude, les arbres ont fait leur apparition, se sont densifiés et ont pris de la hauteur. En prenant de l’altitude, les températures deviennent moins torrides et les précipitations plus abondantes, par conséquent la végétation devient plus luxuriante... En arrivant dans le parc, deux séquoias de 100m de haut faisaient office de porte d’entrée.

Nous passons 2 jours dans le parc et nous rencontrons le fameux Général Sherman, qui est le plus gros arbre au monde en termes de volume de bois (1670 m3), ainsi que le Général Grant qui lui est l’arbre le plus large avec 12m de diamètre à sa base. Alors que le premier ne nous a pas particulièrement impressionné, on ne sait pas trop pourquoi d’ailleurs, le second est un mastodonte à ne pas manquer. Bien que cette forêt présente des arbres gigantesques, nous sommes moins enthousiastes que pour la Redwood forest que nous avions visitée sur la côte.

Le lendemain, nous faisons le King’s Canyon National Park qui est le canyon le plus profond d’Amérique du Nord. La route sinueuse pour y arriver mérite le détour. Nous y sommes au lever du jour. Les couleurs chaudes, mêlées à l’humidité matinale rendent le paysage irrésistible. Une balade de 4h nous permet d’atteindre de belles chutes d’eau et d’apprécier une nature sauvage bien préservée.

Le 20 septembre, nous arrivons au fameux Yosemite National Park. Les guides l’annonçaient comme le parc le plus visité des USA, mais nous pensions être tranquilles, car en dehors de la haute saison touristique… nous avions tout faux ! Les campings sont pris d’assaut et nous arrivons de justesse à prendre un site de libre. Après 1h de balade, « Le Capitaine » et le « Demi-Dôme » nous accueillent. Depuis le sommet du Sentinel Dome, nous avons une vue panoramique à 360° sur la vallée et tous les sommets du parc… Whaou !

Durant la visite du parc, nous visionnons le film retraçant l’expérience d’Alex Honnold. Il est le premier grimpeur ayant escaladé sans sécurité « El Capitain » en 2017, paroi réputée comme l’une des plus difficile au monde. Bien que cela puisse donner froid dans le dos, une prouesse comme celle-ci ne s’improvise pas. Quelle préparation, quelle gestion du risque, quel mental! Ce film donne une autre dimension à cette paroi que nous avons sous nos yeux.

Nous sortons du parc en empruntant la route panoramique nord qui nous mène au Tioga Pass à plus de 3000m.

Après une magnifique journée sur la route, nous arrivons dans la région du lac Mono.