Après plus de cinq mois de voyage, nous entrons dans le dernier Etat américain que nous allons visiter : la Floride.
L’entrée se fait par le Nord-Ouest, par la partie la moins visitée par le tourisme de masse qui se cantonne sur le Sud de la Péninsule et les Keys Islands. Nous commençons par nous arrêter dans la jolie ville côtière de Pensacola durant 2 jours où nous profitons de la mer et des immenses plages de sable blanc. Au réveil le second matin, nous débutons par une balade sur la plage où nous tombons sur une bande de dauphins noirs qui jouent dans les vagues à quelques mètres du rivage, un magnifique spectacle pour amorcer la journée.
Vers midi, nous prenons la route en direction de Apalachicola. La route est belle, nous longeons le rivage sur plus de 180 km. L’urbanisation est très importante, sur tout le trajet, il n’y a plus d’espace naturel non-bâti, c’est dommage. Les maisons des millionnaires s’enchaînent, toutes rivalisant les unes par rapport aux autres pour le plus gros yacht, la plus luxueuse voiture, la plus belle pelouse,… La concentration de richesse est sans égale à ce que nous avons vu jusque-là.
L’Homme a su dompter cette côte et toute cette péninsule en redoublant d’ingéniosité pour aménager le moindre recoin de chaque île et pour construire tous les ponts nécessaires à favoriser une accessibilité maximale. Il ne reste que quelques refuges de protection de la faune et de la flore, mais ceux-ci sont rares, comparés au monde urbain.
L’Homme hautain, l’Homme conquérant et dominateur de la nature, l’Homme surpuissant… cet Homme-là, dans les régions où nous nous trouvons, va avoir une grande désillusion d’ici à la fin du siècle et pourra revoir sa copie... La montée des eaux annoncée, dans un scénario réaliste, prévoit une élévation du niveau des océans de 2m d’ici à 2100. La totalité des Keys Islands et des Everglades auront disparu, la moitié de la Floride, ainsi que des milliers d’hectares de zones côtières tout autour du monde seront touchés. Tous ces riches, tous ceux qui sont considérés comme des privilégiés dans le monde d’aujourd’hui, seront des réfugiés demain ; des réfugiés climatiques. Ça laisse songeur quant aux enjeux sociaux auxquels les gouvernements devront faire face d’ici à quelques décennies. Espérons qu’il n’y ait pas trop de laissés pour compte…
L’étape suivante nous a réservé bien des émotions. Nous sommes arrivés à Crystal River en milieu d’après-midi et nous sommes directement allés à la plage municipale pour que les enfants profitent de la place de jeu. Nous avons eu la chance d’y rencontrer un employé communal. Après quelques minutes de discussion au sujet des lamentins, il nous dit à voix basse qu’il faut revenir ici le lendemain matin pour se baigner avec et qu’il faut éviter les tours organisés qui amènent les touristes sur cette même plage. C’est bien noté !
Le lendemain, avant le déjeuner, nous enfilons nos costumes de bain et départ pour la plage. Il est tout juste 8h00 que nous nous mettons déjà à l’eau. La rencontre avec ces mammifères marins est inoubliable. Le lamentin est un animal imposant, qui pèsent plus de deux tonnes, mais qui est complètement inoffensif, voire même câlin ! Nous les gratouillons et ils en redemandent ! Nous avons la chance de pouvoir retourner 3 fois nager avec eux durant nos 2 jours dans cette ville. Nous profitons de ces moments de communion intense, pendant lesquels le temps semble comme suspendu.
Cette ville a aussi été une halte de rattrapage concernant les bons restaurants. Nous avons découvert un petit bijou au Sud de ces Etats-Unis qui ne nous avait pas convaincu jusque-là sur le plan culinaire. Nous nous sommes faits plaisir deux soirs de suite dans le délicieux restaurant « Vintage On 5th ». Les enfants et nous avons adoré ces moments à Crystal River.
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